Période Age des Métaux
La période de la Tène
Plan du site
Plan phasé de la nécropole
Les occupations protohistoriques de la plaine de Bucy.
Localisation du site dans la plaine de Bucy | Bucy-le-Long "la Héronnière" La nécropole de Bucy-le-Long « la Héronnière » se localise sur la terrasse alluviale de la rive droite de l'Aisne, à 3 km en amont de Soissons, dans une micro-aire circonscrite par un des plus importants méandres de l'Aisne, sur une légère butte sableuse orientée Nord-Sud. La nécropole se développe sur environ 2,5 ha. Elle a livré 203 tombes, dont 197 sépultures à inhumation, 2 sépultures à incinération, 1 cénotaphe et 3 fosses sépulcrales vides. Il faut ajouter à ce décompte la trentaine de tombes fouillées par un soldat allemand en 1915, et la destruction massive des années 1970 amputant sans doute le cimetière d’une centaine de tombes, portant à environ 350 l’effectif total de la nécropole.
Le cimetière appartient à la “civilisation de La Tène”, second âge du Fer et, plus précisément, à la période de “La Tène ancienne”, ou La Tène A et B, qui couvre les Ve et IVe s. avant notre ère. Cette “civilisation” s’étend du Bassin parisien à la Bohême, englobant aussi le sud-ouest de l’Allemagne, la Suisse et une partie de l’Autriche. Elle se subdivise en un certain nombre de groupes culturels, dont le plus occidental est appelé “marnien” ou “Aisne-Marne”. L’analyse des associations de mobilier au sein de ce cimetière nous a permis de définir 5 phases, du Aisne-Marne IIA au IIIC (environ – 475 à – 300).La population de Bucy-le-Long est composée de 47 immatures et 133 adultes, parmi lesquels ont été déterminés 43 femmes et 55 hommes. Les individus sont déposés dans leur dernière demeure, habillés, parés, armés, accompagnés d’offrandes alimentaires et d'instrumentum. Une classification de la richesse des dépôts permet d'appréhender la stratification sociale de ce groupe en cinq niveaux : 1-sans mobilier, 2-avec offrande alimentaire, 3-à parure simple ou à outil, 4-à parure annulaire riche ou à armes, 5-à caractère monumental.
La panoplie d’objets qui accompagne le défunt varie en fonction du sexe et du statut des individus. Le défunt quitte le monde des vivants habillé, paré et armé selon son sexe et son statut social, accompagné de vaisselles, d’offrandes alimentaires et d’objets usuels reflétant certains aspects de la vie quotidienne.L'étude détaillée des pots montre que le « vaisselier funéraire » est une sélection de récipients de consommation individuelle, de présentation mais aussi de pots de stockage. Ces vases ne sont pas spécialement fabriqués à l'occasion des funérailles comme en témoignent les nombreuses traces d'usure et de réparation.
Parmi les produits alimentaires ne nous sont parvenus que les restes osseux des pièces de viande. Les animaux déposés en offrandes dans les tombes sont exclusivement des espèces domestiques : porc, mouton, bœuf et coq. Le porc et le mouton sont les espèces les plus souvent déposées. On observe une sélection des morceaux de viande variable selon les espèces. Pour le porc et le mouton, les préférences vont aux échines, aux grils costaux, aux épaules, aux jambons. Les morceaux de bœuf et de coqs sont plus rares. La quantité d’offrandes animales est variable et semble s’aligner sur le niveau de richesse général de la tombe. |
Dessin d'épée en fer et son motif
Reconstitution de la parure d'une tombe à char
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Reconstitution d'une riche parure en matériaux multiples
Reconstitution d'un harnais
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Dessins des phalères d'une tombe à char
Torque et bracelets en bronze et anneaux en verre
Boucles d'oreille et bague en or, fibule en bronze, corail et ambre
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Vue aérienne de la tombe à char 114
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Vue verticale de la tombe à incinération 364.
| La parure s'illustre à travers les boucles d'oreilles, les bagues, les torques, les bracelets; les accessoires vestimentaires à travers les fibules et les anneaux de ceinture. Les vêtements sont perçus grâce aux traces fossiles de textiles. La présence de chausse ou de gant peut aussi être mis en évidence à partir de l'organisation des os des pieds et des mains.
La panoplie féminine est constituée d'éléments de parures essentiellement en bronze et pendeloques en matériaux divers. Seules les femmes les plus riches possèdent des objets en or, comme des bagues et des boucles d'oreille. Le modèle de panoplie masculine est moins documenté. La parure est restreinte à des fibules ou des bracelets métalliques. On observe enfin des ceinturons liés à la suspension d'un couteau, d'un poignard ou d'une épée qui se rapportent donc plus à la panoplie militaire. La panoplie d'objets peut être complétée par des couteaux en fer mais aussi des aiguilles à chas en métal, des fusaïoles en céramique et quelques broyons en pierre. Parmi les tombes les plus riches certaines sont composées de chars ; trois des quatre tombes à char féminines ont livré un véhicule sur lequel était allongée la défunte. Ces véhicules sont des biges, chars à deux roues tractés par deux chevaux harnachés à un joug. Ils sont déposés en entier dans la fosse sépulcrale. Les harnais sont disposés au niveau du joug, mais les chevaux ne sont jamais sacrifiés. À ce jour, il est impossible de dire si ces véhicules étaient des chars d'apparat ou de guerre, des cabriolets ou de simples tombereaux. La seule certitude que nous ayons est que toutes les pièces sont usées et parfois réparées. Par la présence exclusive de femmes déposées dans les tombes à char de la nécropole, Bucy se distingue de la plupart des autres et constitue une exception dans le domaine laténien.
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